Communiquer pour tous et toutes

Dans notre société, l’accès et la maitrise de l’information sont essentiels. 

La littératie est la capacité d’une personne à comprendre et à utiliser le langage, les chiffres, les images et les technologies afin d’échanger, d’interagir avec les autres, de saisir son environnement, d’acquérir de nouvelles connaissances, de développer son plein potentiel et d’être un citoyen à part entière.

En d'autres termes, c'est la potentialité des individus à comprendre et à utiliser l’information pour être autonome et pour faire des choix éclairés.

Pour concevoir des informations plus accessibles pour le plus grand nombre, les centres de formation doivent veiller à l'accessibilité des supports de formation :

  • La conception de contenus (textes, contenus, illustrations)
  • La conception de documents imprimés
  • La conception et l'utilisation des images
  • La conception de site WEB et supports numériques
  • La communication orale

Créer des documents bureautiques accessibles

Par défaut, les documents bureautiques ne sont pas accessibles à certains utilisateurs handicapés. Voici quelques exemples :

Les personnes aveugles

Ces utilisateurs se servent de leurs ordinateurs avec des lecteurs d’écran (ou revues d’écran). Ces logiciels restituent l’information affichée à l’écran sous forme vocale (grâce à une synthèse vocale) et/ou sous forme braille (via un terminal braille). Avec ce type de logiciels, les contenus d’un fichier PDF sont difficilement compréhensibles lorsqu’ils ne sont pas structurés (balisés). L’ordre de lecture peut être illogique, les informations véhiculées par les images ne sont pas lues, et l’absence de structure de titre rend la navigation dans le document longue et complexe, etc.

Les personnes malvoyantes

La personnalisation de l’affichage d’un document PDF dans Adobe Acrobat Reader DC pose régulièrement des problèmes : le changement des couleurs de texte ou de fond fait par l’utilisateur pour améliorer la lisibilité est parfois inefficace. Par exemple, certaines couleurs de fond ne peuvent pas être modifiées.

Les personnes avec un handicap moteur

La navigation très linéaire dans les documents est difficile pour les personnes utilisant exclusivement le clavier (et pas la souris). Par exemple, l'ordre de tabulation des liens ou des champs de formulaire n'est pas toujours logique.

Créer des contenus accessibles diffusés sous forme numérique

Aujourd’hui encore, les sites Web sont peu accessibles et créent des situations de handicap pour leurs utilisateurs, certes pour les personnes ayant une déficience visuelle ou auditive, mais pour tous les internautes.

Si l’on se réfère à la définition de l’accessibilité selon Tim Berners-Lee, l’inventeur du World Wide Web, l’accessibilité numérique c’est : « mettre le Web et ses services à la disposition de tous les individus, quel que soit leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales. L’accès à l’information et à la communication est un droit universel. Le Web est devenu un média majeur, et il se doit d’être accessible à tous sans discrimination ».

L’accessibilité Web est une question de qualité. L’accessibilité numérique des contenus améliore la qualité des sites Web. Elle doit être universelle, car elle profite à tous !

Concevoir des supports audiovisuels accessibles: 16 critères à respecter

L’accessibilité des contenus audiovisuels vise à permettre aux personnes en situation de handicap, et notamment d’un handicap sensoriel, d’avoir accès aux productions audiovisuelles. Ces adaptations sont aussi utiles pour les personnes âgées qui présentent des déficiences sensorielles liées à l’avancée en âge.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel s’est attaché à mettre en œuvre la mesure 37 du plan handicap 2010-2012, relative à l’amélioration de la qualité du sous-titrage à la télévision. À cette fin, a été élaborée une charte relative à la qualité du sous-titrage à destination des personnes sourdes ou malentendantes.

Le sous-titrage des supports audiovisuels doit être réalisé spécifiquement pour l’usage des personnes sourdes ou malentendantes en respectant les seize critères suivants :

  • Respect du sens du discours ;
  • Respect des règles d’orthographe, de grammaire et de conjugaison de la langue française ;
  • Respect de l’image. Le sous-titre, limité à deux lignes pour les programmes en différé et à trois lignes pour le direct, ne doit pas cacher, dans la mesure du possible, les informations textuelles incrustées ni les éléments importants de l’image ;
  • Diffusion des sous-titres sur la TNT selon la norme DVB_Subtitling (EN 300 743), conformément à l’arrêté dit « signal » du 24 décembre 2001 ;
  • Parfaite lisibilité. Il est recommandé que les sous-titres se présentent sur un bandeau noir translucide et, de préférence, des lettres ayant un contour noir, quel que soit le réseau et notamment en TNT ;
  • Temps de lecture approprié : 12 caractères pour une seconde, 20 caractères pour deux secondes, 36 caractères pour trois secondes, 60 caractères pour quatre secondes. Les laboratoires seront incités à respecter ces critères avec une tolérance de 20 % ;
  • Utilisation systématique du tiret pour indiquer le changement de locuteur ;
  • Placement du sous-titre au plus proche de la source sonore ;
  • Respect du code couleurs défini pour le sous-titrage :
    • Blanc : locuteur visible à l’écran (même partiellement) ;
    • Jaune : locuteur non visible à l’écran (hors champ) ;
    • Rouge : indications sonores ;
    • Magenta : indications musicales et paroles des chansons ;
    • Cyan : pensées d’un personnage ou d’un narrateur dans une fiction, commentaires en voix hors champ dans les reportages ou les documentaires ;
    • Vert : pour indiquer l’emploi d’une langue étrangère ;
    • Particularité : les émissions (hors documentaires) intégralement doublées en français doivent être sous-titrées selon le code couleur approprié.
  • Indication des informations sonores et musicales ;
  • Utilisation des parenthèses pour indiquer les chuchotements et les propos tenus en aparté ;
  • Utilisation de majuscules lorsque le texte est dit par plusieurs personnes (un usage des majuscules pour toute autre raison est à proscrire sauf pour certains sigles et acronymes) ;
  • Découpage phrastique sensé. Lorsqu’une phrase est retranscrite sur plusieurs sous-titres, son découpage doit respecter les unités de sens afin d’en faciliter sa compréhension globale ;
  • Respect des changements de plans. Le sous-titrage doit se faire discret et respecter correctement le rythme de montage du programme ;
  • Distinction des intervenants par l’indication de leur nom en début de prise de parole et l’usage de couleurs appropriées, notamment lorsque le programme fait intervenir plusieurs personnes dans un échange qui peut être confus ;
  • Réduction du temps de décalage entre le discours et le sous-titrage visant à ramener ce décalage en dessous de dix secondes. Ne pas omettre une partie significative du discours sous prétexte de supprimer le décalage pris par rapport au direct, mais l’adapter éventuellement. Tous les propos porteurs de sens doivent être rapportés.